Le bronze d’art, une partition à « quatre mains ».
L’utilisation du bronze en sculpture remonte au IIIe millénaire avant notre ère. La technique n’a que peu changé à travers les siècles et l’œuvre finale est le résultat d’un processus à « quatre mains ». Les mains de l’artiste d’abord qui va donner naissance à une œuvre servant de modèle, puis celles du fondeur qui joue un rôle essentiel dans l’aboutissement de l’œuvre d’art.
Si le sculpteur doit dés le début insuffler une vie à l’œuvre, le fondeur doit maitriser un savoir-faire d’artisan d’art, à la fonderie, au coulage et à la patine. La dernière intervention sur l’œuvre c’est la patine, et c’est elle qui donne à l’œuvre sa teinte définitive.
Le bronze d’art contemporain
Finalement, la réalisation d’une sculpture en bronze peut paraître simple puisqu’elle repose sur 4 étapes :
La création d’une œuvre d’art
- L’artiste crée un modèle à partir de matériaux divers comme l’argile, le plâtre la résine ou la terre cuite.
La création d’un modèle en cire
- Un moule en 2 parties est fabriqué, par application d’élastomère sur la sculpture originale. Après séchage, on obtient un moule qui sera rigidifié par une couche de plâtre.
- C’est dans ce moule que l’on crée un modèle en cire.
la Coulée du bronze
- A partir du modèle en cire, le fondeur fabrique un moule réfractaire en matériau composite, supportant la coulée du bronze en fusion. Après séchage, le moule est renforcé par un coffrage plus important pour assurer la résistance à la pression lors du coulage.
- Le fondeur procède à la cuisson du moule réfractaire qui se vide de sa cire,
- Le bronze est porté à fusion à 1300°C puis placé dans des creusets,
- Le bronze est coulé par gravité dans le moule, on laisse les moules refroidir pendant quelques heures.
- on peut les détruire pour faire apparaître la sculpture. Des petits manques peuvent être présents, si les tiges de coulées étaient mal réparties, si le moule a été mal réalisé ou si la coulée n’était pas réussie.
la ciselure et les patines
- la ciselure consiste à effectuer les finitions, polissage, limage, ponçage…
- La pièce est dégraissée puis décapée à l’aide de produits chimiques ou de jets de sable fin pour faciliter l’attaque de la patine.
- Selon l’effet recherché, on appliquera des produits comme, des acides ou du permanganate de potassium, en combinaison avec des traitement thermiques. On stoppe l’oxydation lorsque la couleur de la patine souhaitée est atteinte.
- Une couche de cire, polie au chiffon, est appliquée afin de ralentir l’oxydation naturelle.

Validation signature et poinçonnage.
Si l’argile est un matériau courant en sculpture, le bronze se prête mieux à l’édition quasi parfaite de l’œuvre originelle pouvant être ainsi multipliée. En raison d’excès au début du XXe siècle, une réglementation visant à limiter les éditions et tenter d’imposer la numérotation des épreuves a été mise en place en 1968.
Il en résulte les obligations suivantes :
- Un bronze est dit « original » c’est-à-dire « authentique » s’il est tiré d’après une œuvre originale faite par l’artiste, et sous son contrôle direct.
- Les tirages ne doivent pas dépasser 8 exemplaires plus 4 exemplaires en épreuves d’artiste soit un total de 12.
- Les tirages annotés HC pour Hors-Commerce ne sont pas vendables.
- Les tirages sont numérotés sur la terrasse du bronze, à côté de la signature de l’artiste et de l’estampille du fondeur.
La pièce en bronze est enfin prête, le fondeur peut la remettre à l’artiste avec son certificat d’authenticité.